Les réseaux sociaux : pourquoi il est important de prendre du recul
Imaginez, il y a une vingtaine d’années, les réseaux sociaux commençaient à peine à exister. Aujourd’hui, difficile d’imaginer vivre sans ! Twitter, Instagram, TikTok, ces noms familiers se sont inscrits dans nos besoins de tous les jours : se déplacer, se rencontrer, se distraire… Pour autant, certaines limites et dérives comme le repli sur soi, le cyber-harcèlement, la publicité mensongère… commencent à nous faire réfléchir sur nos usages. Et si on prenait un peu de recul ?
Une grande histoire d’amour encore jeune
Ils sont partout et ont pris une telle place dans nos vies qu’on a l’impression qu’ils ont toujours existé. Qui ça ? Les réseaux sociaux pardi ! Pourtant, les prémices du social media remontent tout juste à 25 ans. Découvrez la frise chronologique des réseaux sociaux :
• 1997 : naissance du premier réseau social Six Degrees
• 2003 : arrivée de LinkedIn, premier réseau social professionnel
• 2004 : arrivée de Facebook
• 2005 : arrivée de YouTube
• 2006 : arrivée de Twitter
• 2009 : le hashtag et le retweet se généralisent sur Twitter
• 2010 : arrivée d’Instagram
• 2011 : arrivée de Pinterest et de Snapchat
• 2012 : Facebook atteint le milliard d’utilisateurs
• 2016 : arrivée de TikTok
• 2017 : la limite de caractères passe de 140 à 280 sur Twitter…
En deux décennies, les réseaux sociaux se sont imposés dans le paysage et cumulent des chiffres (nouvelle fenêtre) à donner le tournis :
• 4,6 milliards d’utilisateurs dans le monde,
• 2h31 de temps passé en moyenne par jour et par une personne sur les réseaux sociaux.
Les réseaux sociaux sont donc devenus un média surpuissant où le meilleur comme le pire se côtoient. D’où la nécessité de comprendre les mécaniques à l’œuvre et les pièges à éviter.
Entre dérives et manipulations, restons lucides
Les réseaux sociaux sont un formidable outil de communication et ont déjà fait la preuve de leur utilité :
• appel aux soulèvements dans les pays sous dictature,
• partage d’informations dans les pays en guerre,
• appel à la générosité lors de catastrophes…
Mais les réseaux sociaux ont aussi une face plus sombre qui prend différentes formes comme les fake news, les messages de haine, la captation de données, le cyber-harcèlement, la publicité mensongère, la manipulation des opinions… Sans autorité de contrôle, cet espace de liberté est menacé par des dérives dont il faut avoir conscience pour les déjouer.
Le fonctionnement des réseaux sociaux reposent sur des algorithmes qui cherchent, et réussissent la plupart du temps, à capter notre attention très longtemps et à nous couper des sollicitations extérieures. Hormis notre écran de smartphone, plus rien n’a d’importance, on est dans une course folle aux likes et on zappe d’un sujet à l’autre sans prendre le temps de comprendre.
Une prise de recul nécessaire pour une meilleure estime de soi
Cette surconsommation génère des troubles de l’attention et rend incapable de se concentrer sur autre chose. Bruno Patino livre un éclairage très utile dans son ouvrage « La civilisation du poisson rouge » aux Editions Grasset. L’auteur rappelle que « le poisson rouge tourne dans son bocal et semble redécouvrir le monde à chaque tour » et que « les ingénieurs de Google ont réussi à calculer la durée maximale de son attention : 8 secondes ». Les millenials ne font guère mieux avec une durée d’attention de 9 secondes. Si ce n’était pas si grave, ça pourrait presque être drôle !
En réduisant nos contacts avec le monde réel et en nous donnant à voir une vie parfaite, les réseaux sociaux peuvent aussi avoir des répercussions néfastes sur notre santé mentale. En nous offrant une image déformée de la réalité, les réseaux sociaux sont responsables d’une perte de confiance et d’estime de soi. Autre danger majeur : le cyber-harcèlement avec des « attaques » qui ne s’arrêtent jamais. Alors pour protéger notre santé mentale, vigilance avec les réseaux sociaux et sollicitons l’aide à de professionnels si besoin !
Plus de déontologie dans la création de contenus
Pour réguler et assainir les réseaux sociaux, le législateur souhaite mieux encadrer certaines pratiques et fixer des règles pour poser des limites. Après avoir mené une consultation publique autour des métiers de l’influence, le ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a présenté les premières mesures d’accompagnement des influenceurs et de protection des consommateurs :
• reconnaissance légale de l’activité d’influence commerciale,
• réglementation relative à la promotion de certains produits et services comme la chirurgie esthétique, les produits financiers, les paris sportifs…,
• création d’une police des réseaux sociaux,
• obligation d’afficher l’utilisation d’un filtre ou d’une retouche sur les contenus…
Le gouvernement a également proposé une loi visant à instaurer une majorité numérique et à lutter contre la haine en ligne qui prévoit :
• de contraindre les réseaux sociaux à refuser l’inscription à leurs services des enfants de moins de 15 ans, sauf en cas d’accord des parents,
• de fixer un délai de 10 jours pour répondre en cas de délit en ligne.
Grâce à ces différentes mesures, la jungle des réseaux sociaux pourrait se transformer. L’éthique, la déontologie, le respect… sont au bout du chemin. Pour autant, ne relâchons pas l’attention et restons critique sur tout ce que nous voyons et tout ce que nous entendons sur les réseaux sociaux !
Le sujet vous intéresse ? Découvrez l’interview croisée de nos reporters YEP’S et leurs tips pour « retrouver le goût de l’info ».