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Le problème sur les réseaux sociaux, ce sont les fake news !

Le problème sur les réseaux sociaux, ce sont les fake news !

YEPS Créé par YEP’S

Comment retrouver le goût de l’info ? C’était le leitmotiv de nos deux reporters YEP’S durant les Assises du Journalisme qui se sont tenues à Tours fin mars. Élise, en terminale au Lycée Jean Monnet (Joué-Lès-Tours) et Clément, en terminale au lycée Jacques de Vaucanson (Tours) nous partagent le fruit de leur réflexion.

Quel est le rapport des jeunes à l’info aujourd’hui ?

Élise : Cela dépend ! J’ai deux groupes d’amis qui ont des pratiques bien distinctes. L’un s’informe sur les réseaux sociaux majoritairement avec des contenus de décryptage comme le propose Hugo Décrypte. Un autre creuse plutôt l’info en multipliant les sources et médias : radios, applications de médias, et le CDI (Centre de documentation et d’information) qui propose énormément de journaux en consultation.

Clément : S’informer reste un « effort ». Ce n’est pas une habitude pour tout le monde. Ceux qui s’y intéressent le moins se contentent d’une petite veille et regardent le JT avec leurs parents.

Comment est-ce que tu t’informes ?

Élise : Durant mon trajet le matin, j’écoute la radio, c’est un média que je trouve fiable. Alors que sur les réseaux sociaux, il y a beaucoup de fake news. Au CDI, je consulte systématiquement l’hebdomadaire Courrier International qui offre une sélection d’articles de quotidiens du monde entier. Mes parents m’ont donné le gout de l’info, tous les soirs nous regardions la BBC avant d’aller manger. Maintenant nous n’avons plus la TV, nous lisons les journaux. Pour l’info locale, nous recevons la Nouvelle République et pour une vision plus sociétale, l’Obs.

Clément : J’essaie de m’informer de manière plurielle : réseaux sociaux, journaux quotidiens (Le Monde, Le Figaro, Valeurs Actuelles, Mediapart). J’aime bien croiser mes sources pour me faire un avis ensuite. Quand je veux creuser un sujet, je peux aussi lire un livre qui le décortique. C’est une enseignante en géopolitique qui nous a donné le réflexe de recouper les sources.

Quels sont les médias que tu trouves intéressants ?

Clément : Hugo Décrypte pour le panel d’infos large, et la vulgarisation qui permet de comprendre le sujet dans les grandes lignes. Pour approfondir, je préfère Mediapart. Je vais aussi voir des médias d’extrêmes droites pour me faire ma propre opinion.
Dernièrement, j’ai vu le film « Vaincre ou mourir », le premier film du Puy du Fou. Cela m’a donné envie d’acheter Les Chouans d’Honoré de Balzac pour mieux comprendre les meurtres de masses perpétrés lors de la Révolution française en Vendée. Je m’informe aussi via Twitter. Mais je garde mes distances vis-à-vis des réseaux, ils nous enferment assez vite dans une bulle de filtres qui va dans notre sens.

Que penses-tu du phénomène des fake news ?

Élise : J’y suis très sensible. C’est dommage car les réseaux sociaux restent une belle ressource pour s’informer. Dans mes cours, on en parle beaucoup, on nous aide à prendre du recul. Par exemple, dernièrement une info a circulé : le mari d’une ex Première Ministre écossaise était retenu pour fraude. Je pensais que c’était une fake news. En fait, c’était improbable mais vrai ! Je n’ai plus confiance à ce que je lis en ligne. Je me sens obligée de recouper l’info. En plus, avec l’essor de l’Intelligence Artificielle, les fausses images paraissent de plus en plus vraies. Cette méfiance est vertueuse finalement.

Est-ce que les Assises aident à prendre du recul sur la fabrication de l’information ?

Clément. J’ai assisté à un atelier avec une journaliste de l’AFP qui nous a montré des outils pour effectuer des recherches inversées pour mieux comprendre et vérifier les infos en retrouvant le contenu originel. Cet outil s’appelle INVID. J’ai aussi été marqué par une conférence sur le métier de pigiste. Leur situation est précaire et instable, il faut savoir « vendre » ses sujets. Ce n’est pas un métier facile.

Élise. J’ai beaucoup apprécié l’organisation et le partage de l’info. J’ai été séduite par un stand de journalistes qui met en place un réseau pour parler de ce qui se passe dans les communes, « Vie des quartiers ». J’ai aussi été marquée par l’initiative d’un groupe d’étudiants en journalisme qui a inventé un jeu de société avec des questions du type : combien de temps pour qu’une info soit partagée en ligne ?

Pourquoi le métier de journaliste attire toujours autant de jeunes ?

Élise : je pense que c’est cette découverte permanente. Finalement, l’info fait partie de notre vie de tous les jours. Elle est essentielle dans nos vies. Il y a aussi de nombreuses initiatives comme les blogs des lycées qui nous aident à prendre conscience des atouts de ce métier.

Clément : Au-delà de l’instabilité du métier, c’est son utilité publique vis-à-vis de la population qui anime les jeunes. Les jeunes ont envie de s’engager, d’agir pour la société.

Tu as envie de creuser encore les enjeux autour de l’information ?

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