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Fake news et Deepfakes : comment les reconnaître ?

Fake news et Deepfakes : comment les reconnaître ?

YEPS Créé par YEP’S

Que ce soit à propos d’une célébrité, d’un événement ou d’une actualité, les fausses informations émergent chaque jour sur les réseaux sociaux. Avec l’avènement de l’intelligence artificielle, elles deviennent de plus en plus crédibles. Alexandre Lecomte, conseiller numérique France service et animateur d’atelier « le vrai du faux » dans la région, nous livre ses conseils pour les détecter.

Quelle est la différence entre une fake news et un deepfake ?

Une fake news est une fausse information qui peut prendre différentes formes : un article, une photo, une vidéo… Tout média qui falsifie une information est considéré comme une fake news. Un deepfake est une technologie de manipulation de vidéo, qui consiste à remplacer un visage par un autre pour lui faire dire n’importe quoi.

70% des Français estiment s’être déjà fait avoir par une fake news.

Quelle est actuellement la proportion de fausses nouvelles sur Internet ?

C’est assez difficile de quantifier le nombre de fausses informations qui se baladent sur Internet en raison de la nature très changeante du paysage médiatique et des différents modes de diffusion : réseaux sociaux, etc. Mais des études ont été réalisées : 70% des Français estiment s’être déjà fait avoir par une fake news. Les sujets des fausses nouvelles sont variés, de la politique à la santé en passant par les phénomènes sociaux, avec une large majorité de contenus à des fins politiques.

Quelles sont les conséquences les plus préoccupantes des fakes news ?

La fausse information empêche la vraie de se diffuser et cela peut entraîner des confusions au sein de la population, influencer les opinions, alimenter des tensions sociales, voire menacer la sécurité publique. Pendant une crise sanitaire, par exemple, les fake news sont extrêmement dangereuses. Les fausses informations médicales peuvent mettre en danger la vie de personnes. Celles d’ordre financier peuvent influencer le cours des marchés économiques, et par conséquence les consommateurs.

« La fausse information empêche la vraie de se diffuser et cela peut entraîner des confusions au sein de la population. »

Avez-vous des conseils concrets à donner pour les détecter ?

On ne le dira jamais sans doute jamais assez, mais pour détecter une fake news, il faut vérifier en premier lieu l’information et la fiabilité des sources. Rechercher des articles similaires sur un site de confiance est déjà un bon indicateur. Il faut également penser à regarder les dates de publication : on trouve très souvent des fake news qui sont en fait des vieilles infos qui font croire qu’elles sont actuelles. Et toujours rester sceptique quand on voit un titre un peu trop sensationnaliste et des faits peu étayés.

Concernant les deepfakes, qui sont plus difficiles à discerner, la règle de base demeure la méfiance quand on voit une vidéo trop parfaite ou irréaliste. On peut chercher des anomalies, comme des incohérences faciales ou de mouvement.

Comment faut-il réagir si on tombe sur un flagrant délit de fake new ?

Face à une fake news, le premier bon réflexe à avoir est de ne pas la partager ni la diffuser. Si possible, informer sur l’espace commentaire de la plateforme et signaler le contenu. On peut aussi effectuer un signalement sur le site de l’Arcom ou le site gouvernemental Pharos. En cas de réelle urgence médiatique, qui met en danger la vie de quelqu’un, vous pouvez joindre les services de police.

Quel rôle les réseaux sociaux devraient-ils jouer dans la lutte contre la propagation des fake news ?

Ils ont un rôle crucial à jouer car ils ce sont les premières plateformes où les fake news sont diffusées : l’information est délivrée vite et en quantité astronomique. Mais les réseaux prennent déjà des mesures : sur X, un espace d’information utile a été instauré sous certaines fake news. Cela passe aussi par l’identification et la suppression des faux comptes, et la certification des sources fiables et comptes officiels afin qu’ils soient identifiables par le public.
Finalement, il ne faut pas craindre d’aller sur Internet et de profiter du formidable outil qu’on a sous la main, tout en ayant toujours un drapeau rouge prêt à se lever dès qu’on remarque un contenu douteux.

La boite à outils pour déceler les fake news et deep fake.

  • Toujours vérifier l’information, les sources et la date de publication.
  • Partager la vraie information pour contrer la fausse.
  • Encourager ses proches au scepticisme et à ne pas repartager de fake news.
  • Utiliser des outils comme Google Lens si on trouve une photo louche : si elle a été détournée, le premier résultat sur lequel on tombe sera généralement « Attention, fake news ».
  • Ajouter dans vos favoris HoaxBuster, un site collaboratif contre la désinformation, pour vérifier la fiabilité des sites.

 

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