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Critique de Nayla, « Frôler les murs » de Tessae

Critique de Nayla, « Frôler les murs » de Tessae

YEPS Créé par YEP’S

Notre ambassadrice Nayla nous présente son coup de cœur lecture du mois de novembre 2024.

De quoi ça parle ?

Dans son livre, Frôler les murs, Tessae nous dépeint son adolescence marquée par l’angoisse et la phobie scolaire.  Elle nous décrit cette boule qu’elle a au ventre avant de prendre le chemin vers l’école, et qui la condamne à passer des murs de sa chambre aux murs du couloir, pour finir à ceux de l’infirmerie, et puis ceux de l’hôpital.

Elle nous décrit les murs des salles de classe qui l’étouffent et l’angoissent ; génératrices d’une profonde source d’anxiété chez elle. Elle nous parle des élèves, du harcèlement, de la CPE et du refus de l’aider et d’aider ceux qui ne rentrent pas dans le « moule scolaire ». Parce qu’être différent, c’est être rejeté.

Elle nous parle de ses sentiments comme la culpabilité ou la honte.

Elle nous parle de son corps qu’elle n’arrive pas à écouter.

Puis, dans cette angoisse perpétuelle, la musique, comme une lumière vient percer ses pensées sombres. Elle deviendra son moteur, celle qui la ramène à la vie.

Ce que j’ai pensé du livre.

Parmi les nombreuses thématiques abordées dans le livre, celle du corps m’a particulièrement marquée. J’ai en ce sens beaucoup apprécié l’évolution de la relation entre Tessa et son corps.

En effet, il y avait chez elle, une impossibilité à considérer son corps et Elle non pas comme deux entités distinctes mais comme un ensemble. Pour elle, son corps était un « ennemi », sur lequel elle n’avait aucune maîtrise puisqu’il réagissait de manière incontrôlée. Et au fur et à mesure, elle comprend que son corps ne crie pas pour l’entraver mais au contraire pour la sauver. On comprend ainsi que l’angoisse extériorisée par son corps est un appel d’urgence à l’écoute. Pour se sentir mieux, une des clés est l’apprivoisement du corps, la recherche d’une osmose entre le corps et soi.

En ce sens, j’ai adoré la façon dont la musique devient l’échappatoire de Tessa.  J’ai trouvé ce lien magnifique, d’autant plus que la musique est pour elle un moyen de mettre fin à la dissociation qu’elle ressent avec son corps.

« C’est parce que quand je chante, je ressens une forme de plénitude » page 62 du livre.

Frôler les murs, c’est aussi frôler cette limite entre l’abandon et la persévérance. L’abandon, généré par un manque de soutien de la société, matérialisée par exemple par le refus d’aménager l’emploi du temps de Tessa malgré le dossier médical. Et la persévérance, grâce à ceux qui au contraire ont cru en elle, sa famille mais aussi le personnel médical et certains enseignants.

Ce que ce témoignage nous explique par-dessus tout, c’est que tout le monde peut sortir de l’angoisse, mais pour cela, il faut l’évacuer en parlant. On se questionne également sur l’importance de la santé mentale chez les enfants. A ce sujet, Tessa insiste sur la négligence des adultes concernant la souffrance des jeunes, lesquels, par leur âge, ne sont  pas considérés comme une priorité à écouter et à soigner. On saisit ainsi la nécessité d’être plus attentifs aux autres, que ce soit en classe, dans les couloirs ou à l’infirmerie.

« Je suis différente des gens de mon âge. Je n’ai pas les mêmes envies, pas les mêmes goûts, et les côtoyer me ramène toujours à la violence de ce décalage et au rejet qui en découle. » page 119 du livre.

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