Critique de Nayla, « Femmes artistes » d’Anne Lanoë et Alice Dussutour

« Femmes artistes », 23 portraits qui nous inspirent

De quoi ça parle ?

Ecrit par Anne Lanoë et illustré par Alice Dussutour, Femmes artistes dévoile les portraits de 23 femmes, toutes plus extraordinaires les unes que les autres ! Explorant différentes formes d’art, de la sculpture à la peinture, en passant par la photographie, l’écriture ou encore le cinéma, sans oublier la musique et la danse, ce livre est une belle occasion de découvrir ou de redécouvrir des femmes pionnières qui ont osé briser leur corset, quand on ordonnait aux femmes de se taire.

Pourquoi lire ce livre ?

L’histoire de l’art a souvent oublié et effacé volontairement les femmes : « si les grandes expositions ou les manuels scolaires du XXème siècle ne donnaient à voir que des œuvres d’hommes, ils laissaient penser qu’aucune femme n’avait su s’élever au rang des grands artistes tels qu’un Léonard de Vinci, un Victor Hugo ou un Pablo Picasso » page 7. Constamment reléguée au rang de muses et d’inspiratrices, la femme a pourtant bel et bien était « créatrice ». Le pouvoir de créer n’est pas propriété privée de l’homme !

Ce livre m’a permis d’approfondir mes connaissances sur des femmes que je connaissais déjà, Simone de Beauvoir, George Sand ou encore Virginia Woolf. J’ai aussi découvert des artistes dont je n’avais jamais entendu parlé. Un des portraits m’a profondément marquée, celui de la photographe Dora Maar. C’était une génie de la photographie, au paroxysme de son art entre 1935 et 1936. En rencontrant Picasso dont elle tombe amoureuse, elle abandonne peu à peu la photographie, art que Picasso « considère comme un art mineur ». Elle devient muse, fini la création ! Mais Picasso la quitte, elle est enfermée dans une clinique psychiatrique et son œuvre est oubliée. Grâce à ce livre, j’ai découvert cette femme au talent indéniable.

Pourquoi l’impressionnisme ne fait résonner que des noms masculins, que ce soit Monet, Renoir ou Cézanne ? Pourquoi avoir autant effacé le nom de Berthe Morisot ? Pourquoi l’Ecole des beaux-arts a été interdite aux femmes jusqu’en 1897 ? Les hommes avaient peut-être peur de se faire surpasser par le talent des femmes et, ce faisant, leur ont coupé toutes opportunités de se faire un nom dans l’art. Mais ceci n’a en rien freiné l’élan créateur des femmes qui, depuis toujours, se battent pour s’imposer dans un monde d’hommes, en brandissant leur indépendance.

Comme l’a dit Berthe Morisot « Je ne crois pas qu’il y ait jamais eu un homme traitant une femme d’égale à égal, et c’est tout ce que j’aurais demandé, car je sais que je les vaux » page 78