Santé
Pour mettre fin aux complexes, stoppons les réseaux sociaux ?

Pour mettre fin aux complexes, stoppons les réseaux sociaux ?

YEPS Créé par YEP’S

Pour une majorité de jeunes, les réseaux sociaux sont une source d’inspiration qui ouvre au savoir et aux nouvelles idées… Mais pour d’autres, c’est l’aspect compétitif des plateformes, et son lot de comparaisons qui l’emporte. Une étude BVA réalisée en septembre pour la Fondation Jean Jaurès a questionné les jeunes Français et leur relation aux réseaux sociaux.

Des réseaux sociaux majoritairement perçus comme positifs

Quelles émotions inspirent les réseaux sociaux chez les 18-25 ans ? Le rapport est plutôt mitigé, à l’instar de la formule « je t’aime, moi non plus ». Mais attention à ne pas tomber dans une diabolisation trop hâtive.

En effet, les réseaux suscitent des sentiments positifs chez 54% des jeunes (61% chez les femmes et 47% chez les hommes). Parmi ces sentiments sont cités l’inspiration (de nouvelles idées trouvées sur les réseaux), le rêve ou de l’admiration envers les personnes qui publient du contenu, proches ou célébrités.

Comparaison, mépris, jalousie : les effets pervers des réseaux

Les réseaux suscitent aussi des sentiments négatifs chez 28% des répondants. Parmi les émotions citées : la jalousie ou un sentiment d’infériorité reviennent souvent.

Cet effet toxique chez certains jeunes est non négligeable et peut entraîner une baisse de l’estime de soi. Celle-ci peut être provoquée par de la comparaison avec les autres, ou par un besoin d’approbation sociale. Ainsi, 6% des 18/25 ans déclarent avoir ressenti du mépris, 9% de l’envie ou de la jalousie à la vue d’une publication.

Instagram, TikTok, Facebook : une fabrique à complexes ?

Ces sentiments négatifs ont notamment un impact au niveau de l’image que les jeunes ont d’eux et de leur corps. Ainsi, près d’un répondant sur deux (47%) déclare que les photos des réseaux sociaux peuvent les pousser à perdre du poids. Autre chiffre significatif : 21% d’entre eux envisageraient une chirurgie esthétique dans les années à venir, ou y ont déjà eu recours. En juin 2023, une loi a été votée, visant à interdire la publicité pour la médecine et la chirurgie esthétique sur les réseaux. L’objectif : mieux encadrer les interventions et ne pas banaliser le recours à ces techniques, notamment auprès des jeunes.

Les femmes, premières victimes des réseaux sociaux

27% des jeunes femmes répondant à cette enquête déclarent éprouver un sentiment d’infériorité à cause du contenu visionné sur les réseaux sociaux. Du côté des hommes, ce chiffre tombe à 8%. Même constat pour l’envie et la jalousie. Ces émotions, ressenties à l’égard de contenus issus des réseaux sociaux, sont présentes chez 13% de femmes, soit deux fois plus que chez les hommes (5% des réponses).

Ces chiffres vont dans le sens du rapport publié par le Haut Conseil à l’égalité. Celui-ci fait état d’un « cercle vicieux du sexisme » dont sont victimes les femmes en ligne. Les réseaux sociaux véhiculent des stéréotypes de genre, notamment sur le physique des femmes. Leur image y est caricaturée, au sein d’un monde « fait pour les hommes », où les créatrices de contenus demeurent minoritaires.

Comment se protéger ?

Les réseaux sociaux peuvent avoir un impact négatif sur notre santé mentale, en nous incitant à nous comparer aux autres. Pourtant, ces contenus ne reflètent pas la réalité de nos quotidiens. L’influenceuse Georgie Clarke, à propos des photos qui circulent sur les réseaux, argumente :

« C’est une pose intelligente, un angle ajusté, un éclairage stratégique, un corps tendu qui a ensuite été amélioré et retouché… Ce n’est pas la vraie vie mesdames, arrêtez de vous comparer ! »

Le body positive offre une prise de recul nécessaire face à certaines injonctions véhiculées sur Internet et les réseaux. Cette tendance s’observe sur certains comptes de réseaux sociaux, qui tentent de valoriser la pluralité des corps.

Où trouver de l’aide ?

  • Allo Écoute Ado : pour les 10- 25 ans, service d’écoute par des psychologues, confidentiel et gratuit au 06 12 20 34 71.
  • Numéro national pour les jeunes victimes de violence numérique : service d’écoute anonyme par des psys ou juristes sur le harcèlement sur Internet et les réseaux sociaux notamment, au 3018.
  • CYBER REPÈRE : un outil mis en œuvre par le CRIJ Centre-Val de Loire pour permettre aux jeunes d’identifier les comportements de cyberharcèlement.

Enfin, 8% des jeunes qui ont répondu à l’enquête déclarent ne jamais aller sur les réseaux sociaux.

Et toi, tu en as marre de scroller dans le bus ou le tram ? Découvre 5 occupations utiles dans les transports en commun !